Une rue parisienne, la rue Saint-Marc, s’étale en une du Times. Une photo superbe et effrayante à la fois, où des ordures recouvrent la chaussée au pied des immeubles typiques de Paris. “Le chaos règne en France”, titre le journal britannique vendredi 24 mars au lendemain de la 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

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Il aura fallu l’annulation de la visite royale pour que la situation française occupe la première page des quotidiens britanniques.

Le Telegraph montre un sinistre graffiti sur un mur de la capitale française qui questionne en anglais : “Charles III, connaissez-vous la guillotine ?” Le journal, très conservateur, fervent défenseur du Brexit, cache difficilement sa satisfaction après ce fiasco. Avec ce titre : “La réinitialisation du lien entre l’Union européenne et le Royaume-Uni en plein désarroi”.

De son côté, le Daily Mail, rarement délicat – et qui ne rate jamais une occasion de railler le voisin d’Outre-Manche – lance : “Macron se soumet à la populace”. 

Des annulations régulières

Pourtant, ce genre d’annulation, qui révèle des tensions diplomatiques, survient tout de même régulièrement. Et le Roi Charles III n’en est d’ailleurs pas à sa première visite déprogrammée pour raisons politiques. En 2000, c’est à l’Autriche que Charles – alors Prince de Galles – fait faux bond où l’extrême-droite vient juste d’entrer au parlement. Il ne s’agit pas d’une vraie tension diplomatique mais plutôt d’une volonté de la part de la couronne britannique de “marquer le coup”.

Chez Vladimir Poutine, au contraire, la rupture est franche en 2016 après les critiques de la France à son endroit. Son engagement aux côtés de Bachar Al-Assad en Syrie ne plaît pas à François Hollande. Le doute plane sur la venue à Paris du président russe. Le Kremlin finit par annuler.

Donald Trump, le champion des rendez-vous manqués

Un homme semble collectionner les annulations, c’est Donald Trump. En quatre ans, le président américain s’est ainsi fâché avec le Danemark, qui ne voulait pas lui vendre le Groënland, mais aussi avec Kim Jong-Un, le chef d’Etat nord-coréen, rencontré pourtant quelques mois plus tôt, et avec son voisin mexicain, en 2017, lorsqu’ Enrique Pena Nieto annule une visite à la Maison Blanche pour protester contre la construction d’un mur entre les deux pays.

Pour l’organisation de ces rencontres, le moindre détail compte. Comme à l’occasion de la visite du président iranien Mohammad Khatami, en France, en 1999. Il avait annulé son déplacement, car Paris prévoit de servir du vin à table.