Lauréate de l'Oscar de la Meilleure Chanson Originale grâce au thème de "Officier et gentleman" en 1983, la chanteuse et (un peu) actrice Buffy Sainte-Marie aurait menti sur ses origines. Et ne serait pas née dans une réserve indienne canadienne.

En 1983, Buffy Sainte-Marie remporte l’Oscar de la Meilleure Chanson Originale grâce au thème d’Officier et gentleman de Taylor Hackford. Battant notamment “Eye of the Tiger” de Rocky III, la chanteuse devient la première autochtone à remporter la précieuse statuette dorée, elle qui est née dans une réserve indienne canadienne le 20 février 1941. Au sein de la tribu Cree, dans le Saskatchewan, plus précisément.

Officier et gentleman

Sortie :

19 janvier 1983

|
2h 02min

De
Taylor Hackford

Avec
Richard Gere,
Debra Winger,
Louis Gossett Jr.

Spectateurs
3,5

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C’est du moins ce que la principale intéressée a longtemps prétendu, se présentant dans une tenue traditionnelle indienne sur scène et en se faisant la porte-parole de leur cause. Lauréate du Screen Actors Guild Lifetime Achievement Award pour l’ensemble de son oeuvre ou d’une étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood Boulevard, “Buffy a consacré une grande partie de son temps et de ses ressources au soutien de peuples indigènes, à travers divers programmes éducatifs”, nous dit la biographie de son site officiel.

“Lorsqu’elle a accepté de jouer dans [un épisode de] la série télévisée Le Virginien, la condition était que tous les rôles autochtones soient tenus par des acteurs autochtones, ce qui était alors inédit (…) Crée en 1969, sa fondation Nihewan pour l’éducation des Amérindiens a offert des bourses à des études et étudiants autochtones, dont deux sont devenus présidents de collèges tribaux.”

Une belle histoire qu’une enquête de la CBC est venue ternir. Alors que Buffy Sainte-Marie a toujours affirmé avoir été adoptée en bas âge par Winifred et Albert Santamaria, un couple blanc du Massachussets, avant de retrouver les siens, son acte de naissance, soi-disant perdu selon ses biographes, révèle que son vrai nom n’est autre que Beverly Jean Santamaria. Des faits que semble également confirmer le recensement américain de 1950.

“Ce que je sais de mon ascendance autochtone, je l’ai appris de ma mère, qui est en partie mi’kmaw [peuple de la côte nord-est d’Amérique, ndlr], et au cours des recherches que j’ai faites plus tard dans ma vie”, écrit Buffy Sainte-Marie sur Facebook, dans du texte du 26 octobre intitulé “My truth as I know it” (“Ma vérité telle que je la connais”). “Parmi les choses que ma mère m’a dites, il y a le fait que j’étais adoptée et que j’étais autochtone, mais qu’il n’y avait aucun document, comme c’était souvent le cas pour beaucoup d’enfants indigènes nés dans les années 40.”

“J’ai toujours cherché à répondre aux questions sur mon identité. Pendant longtemps, j’ai tenté de découvrir des informations sur mon milieu. À travers ces recherches, il m’est apparu clairement, et j’ai toujours été honnête à ce sujet, que je ne sais pas d’où je viens ni qui étaient mes parents biologiques, et que je ne le saurai jamais. C’est pourquoi être questionnée ainsi, d’une telle manière, est aussi douloureux pour moi que pour mes deux familles que j’aime profondément.”

“Je ne sais peut-être pas où je suis née, mais je sais qui je suis”, conclut celle qui pourrait se voir retirer toutes ses récompenses comme le demandent ses détracteurs.

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