L’Italie sous le choc d’un nouveau féminicide. Celui de Giulia Cecchettin, étudiante de 22 ans, portée disparue pendant une semaine avant d’être retrouvée morte dans un ravin samedi 18 novembre, à 100 kilomètres au nord de Venise. Filippo Turetta, ex-compagnon de la victime, qui avait lui aussi disparu, a finalement été arrêté samedi soir dernier en Allemagne, près de Leipzig. Cet étudiant de 22 ans, camarade de Giulia Cecchettin, est soupçonné de l’avoir kidnappée et tuée. L’enquête autour de la mort de la jeune femme fait la une des médias italiens. Et ce 106e féminicide depuis le début de l’année dans la péninsule, d’après le ministère de l’Intérieur italien, suscite une vague d’indignation qui secoue l’Italie.
Un crime d’une “férocité inouïe”
Samedi dernier, une semaine après sa disparition, Giulia Cecchettin est retrouvée morte dans un ravin près du lac Barcis, à une centaine de kilomètres au nord de Venise. Son corps a reçu 26 coups de couteau, selon le rapport du médecin légiste consulté par le Corriere della Sera.
Filippo Turetta, camarade et ex-petit ami de Giulia Cecchettin, lui aussi porté disparu pendant une semaine, fait l’objet d’un mandat international. Il est interpellé samedi soir dernier par la police allemande. Sa voiture était arrêtée, les phares éteints et à court de carburant, sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute reliant Berlin à Munich, près de Leipzig, à plus de 1 000 kilomètres du lieu du crime.
Lors de son arrestation, le suspect Filippo Turetta déclare aux policiers : “J’ai tué ma petite amie”, selon les informations de Corriere della Sera. Un couteau est découvert dans son sac et des taches de sang couvrent ses vêtements et les sièges de sa voiture.
L’extradition de Filippo Turetta a fait l’objet d’un accord, d’après le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani. En attendant, l’enquête tente de reconstituer la nuit du 11 au 12 novembre derniers, au cours de laquelle Giulia Cecchetin a été tuée, et s’appuie notamment sur les images de vidéosurveillance. Une séquence de 22 minutes d’une “violence et d’une férocité inouïe”, selon la juge d’instruction Benedetta Vitolo, en charge de l’enquête.
L’émoi politique
L’ensemble de la classe politique italienne s’émeut de ce nouveau féminicide. Notamment, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, qui réagit à la découverte du corps de Giulia Cecchettin samedi 19 novembre sur X (ex-Twitter) : “Nous avions tous espéré ces derniers jours que Giulia était en vie. Malheureusement, nos plus grandes craintes se sont réalisées. Tuée. Je ressens une tristesse infinie en voyant les photographies souriantes de cette jeune fille et, avec la tristesse, une grande colère.”
Avevamo tutti sperato in questi giorni che Giulia fosse viva. Purtroppo le nostre più grandi paure si sono avverate. Uccisa. Provo una tristezza infinita nel vedere le fotografie sorridenti di questa giovane ragazza e, insieme alla tristezza, una grande rabbia. Ringrazio le Forze…
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