Jimmy Lai est le fondateur de l’Apple Daily. Un journal critique du pouvoir chinois qui a été contraint de fermer il y a tout juste deux ans. Depuis, Jimmy Lai est en détention. Il a été condamné à six ans de prison pour une soi-disant fraude. Âgé de 75 ans, il doit encore être jugé prochainement pour “collusion avec des forces étrangères”, une infraction à la drastique loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, qui est passible de la prison à perpétuité. De passage en France, Sebastian Lai, son fils, tente de mobiliser pour que l’on n’oublie ni Hong Kong ni son père. franceinfo : Avez-vous peur pour votre père ?

Sebastian Lai : Bien sûr, j’ai peur ! J’ai peur de ne plus le revoir. Chaque année, c’est un an de moins de sa vie. Vous savez, je me suis marié il y a pas longtemps et mon père n’était pas là. Personnellement, oui, j’ai peur. Mais je pense qu’en tant que citoyen, l’histoire de mon père est une histoire qui sert d’exemple. 

Qui est votre père et que représente-t-il pour les Hongkongais ?

Mon père, c’est tout d’abord une histoire. Il a quitté la Chine à l’âge de 12 ans sans rien pour faire sa vie à Hong Kong. C’est là qu’il est devenu le milliardaire que l’on connaît. Un patron de presse, mais surtout une icône de la liberté et des droits de l’homme. Papa a un passeport anglais, il aurait pu partir et fuir Hong Kong n’importe quand. Mais finalement, il s’est dit qu’il n’allait pas laisser tomber Hong Kong et que la liberté était plus importante que son confort personnel. Mon père est vraiment un homme de parole ! 

Quel message souhaitez-vous faire passer en Europe ?

Click Here: all stars nrl rugby jersey

Hong Kong explique à qui veut bien l’entendre qu’il est à nouveau possible de faire des affaires. Que le business peut reprendre. Mais c’est faux. En fait, la fameuse promesse “un pays, deux systèmes” n’a pas été tenue. La principale conséquence est que Hong Kong ne peut pas redevenir une place financière, surtout avec 1 500 prisonniers politiques dans ses prisons. 

Y a-t-il toujours une résistance à Hong Kong ?

Il faut déjà dire que la liberté que vous avez à l’Ouest n’a pas de prix ! C’est une valeur capitale. Et je pense que cette envie de liberté est ancrée dans le cœur de tous les Hongkongais.